HistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistoriqueHistorique

Historique/Chronologie

Quelques dates et anecdotes de l’histoire de Charroux de l’âge de bronze à 2011

1245    Charroux obtient sa Charte de franchise du Sire de Bourbon, Archambaud IX.
La ville est suffisamment importante pour qu’on lui octroie son statut de ville franche et elle a bel et bien « figure urbaine » : l’enceinte circulaire, évoquée dans la charte de franchise de 1245, s’inscrit dans un tracé de rues orthogonal (qui apparaît très nettement sur la photographie aérienne et sur la maquette présentées au musée de Charroux et de son Canton).
La singularité de ce plan et la régularité des rues se croisant à angle droit (y compris à l’intérieur de la structure circulaire) font penser davantage à un urbanisme gallo-romain qu’à un urbanisme médiéval. Possédant donc encore de nos jours la structure classique de la ville du moyen-âge héritée du castrum, ce « camp romain qui avait succédé à l’oppidum gaulois et qui du haut de son mamelon dominait toute la région » dont parle Lucien Fanaud, avec au centre la citadelle médiévale, qui fut – comme le suggère Philippe Tiersonnier – au départ probablement « un donjon primitif en bois » et dont la légende a fait un « château », citadelle dont de très beaux restes, transformés certes, remaniés, mais en partie bien conservés aussi, peuvent toujours être admirés, Charroux – partagé entre le diocèse de Clermont et celui de Bourges – s’entoura de deux murailles, sans doute dès 1214 comme un accord entre Guy de Dampierre, seigneur de Bourbon et Girard, archevêque de Bourges, qui permet de prélever sur la forêt les arbres nécessaires à la construction des portes de Charroux le laisse supposer.
La muraille extérieure passait par le Boulevard du Nord, la rue du champ Bardon, la rue des Murs, l’actuelle rue Saint-Antoine, la rue des Vignaux qui débouche aujourd’hui dans une impasse mais qui, autrefois, rejoignait la rue de la Croix-Caille, redevenant le boulevard du Nord et fermant ainsi la grande boucle. Dans cette muraille extérieure, il y avait autrefois, comme nous savons par une description des marchés de Charroux faite le 1er septembre 1771, au moins quatre portes : la Porte de La Marche, située au carrefour de la rue des Vignaux et de la rue de La Marche et dont il ne subsiste plus que quelques pierres remployées dans la construction de maisons dans la rue de la Marche et une tour de défense transformée en habitation, la Porte de la Chaume Saint-Antoine, située au croisement de la rue Saint-Antoine/rue des Murs et de la grande Rue, la porte des Cordes située à l’intersection de la Rue du Champ Bardon/Rue des Murs et de la Rue de la Corderie, et finalement la Porte du Berry ou de Saint-Sébastien, située là où le Chemin de la Ganne rejoint le Boulevard du Nord, juste après l’actuel Belvédère.
La muraille intérieure comptait au moins trois portes (une quatrième porte aurait dû logiquement se trouver à l’intersection de la Rue des Fossés et de la prolongation de la rue de l’Auditoire : il est probable qu’elle ait existé et qu’elle ait disparu au plus tard au 16ème siècle). Deux de ces portes et quelques pans de murs de la troisième (qui fut la plus importante) subsistent toujours, présentant les caractéristiques de portes de ville des 13ème-14ème siècles : la Porte d’Orient à l’embouchure de la Rue de l’Auditoire sur la Place d’Armes, la Porte de l’Horloge, située à la sortie ouest de la Rue de l’Horloge (autrefois Rue du Guichet), et finalement la Porte du Guichet dans la Rue de l’Horloge et qui était partiellement située là où, au début du 19ème siècle, fut construite la Halle au petit bois toujours existante, et dont il ne subsiste que des restes de murs et le Corps de Garde en face de l’actuelle poste, ainsi qu’une tour de défense de l’autre côté qui servit aussi passagèrement de prison d’où son nom de Tour de la Prison.
Par cette Charte, la ville de Charroux devint l’égale de La Chapelle-Aude (La Chapelaude) qui obtint sa charte d’affranchissement vers 1073, de Souvigny (1095), Saint-Menoux (1126), Villefranche-de-Montcenoux (1138), et – au 13ème siècle Moulins (1232), Gannat (1236) et Montluçon (1242). Il appert de la charte de franchises qu’outre la Commanderie de La Marche et l’église Saint-Jean-Baptiste,  le Couvent Saint-Antoine ainsi que le Toral, la Place de La Croix-des-Bœufs existaient déjà. De même la Grange de La Dîme (le « graner ») se dressait déjà au moment de l’octroi de la charte à l’emplacement actuel (carrefour des Rue de La Marche et de la Rue du Bon temps, dite du « Boton » dans la charte), et les marchés existaient déjà et furent probablement même la raison principale de la concession des privilèges à Charroux.
La charte elle-même, rédigée dans un français truffé d’occitanismes, est un document assez complexe, portant sur les rapports économiques et juridiques entre seigneur et ville. Elle débute par: « En nom dou père & dou fils & dou saint Esperit, Je, Archembaut, sires de Borbon, fois asavoir a ceus qui sont & seront, & cex letres verront, que je ai franchie ma vile de Charrox en cele maniere que chacuns borjois de la vile me doit rendre de franchiz censives, chacuns an, siz sous, ou cinc, o quatre, o trois, o deus, ou diez vit deniez au moins, segunt ce que chacun serat, & ceste censive duet estre amesuree por quatre prodomes de la vile per lor seirement, lesquels avant li cominaus eslira entre aus & per mes clers, & per mon chatelan & per mon prevost, & cil faront la censive senz achoison de moi; & tuit cil paeront sis sous qui les porront paer avenantment per lor seirement de cens. »
La charte a été confirmée plusieurs fois (1366, 1382, 1435, 1486) et resta en principe en vigueur jusqu’à la Révolution Française, renforcée encore par la réforme Laverdy de 1765. Elle garantissait privilèges juridiques et fiscaux, mais la liberté accordée par elle aux bourgeois de Charroux fut quelque peu relative: le corps commun ne pouvait agir dans beaucoup de domaines qu’en présence ou qu’après le consentement du châtelain et/ou du prévôt, c’est-à-dire du représentant du seigneur: « li comuns ne puet rien crier sen lo chastelain ou sen lo prevost. » Cependant la relative autonomie de Charroux se traduisait aussi par le fait qu’un tribunal – dépendant de la châtellenie de Chantelle – y était desservi régulièrement, et en tout cas les privilèges concédés furent tellement considérables que le droit de franchise octroyé au départ à tout « estranges homs » désireux de devenir membre de la franchise ne put plus tard être acquis que par un séjour de dix ans dans la ville de Charroux.
La charte comprend 60 articles dont on peut entre autres déduire la composition de l’administration de la ville qui pour le reste n’est pas explicitement définie. Mais il semble être sûr que contrairement à ce qu’on a pu croire « li doze » (les douze) dont il est question dans l’article 21 ne sont pas tous des représentants des habitants de la ville (« les conseillers », comme prétend l'abbé Mandet), mais se composent du prévôt, du châtelain, des 4 prodomes (prud’hommes: dans le \{data.text11 44 de la charte, il est d’ailleurs aussi question de « prodefeme », prud’femmes ou « conseillères municipales », 700 ans avant que les Françaises obtiennent le droit de vote !) qui sont les représentants élus du peuple et de six notables qui se recrutaient vraisemblablement parmi les clers de la ville dont il est question dans le premier article et li cominaus (les autres habitants de la ville). On est d’autant plus en droit de penser que telle était la composition du conseil de ville qu’encore aux 16ème, 17ème et 18ème siècles nous trouvons toujours la même répartition des partis impliqués. Remarquons enfin que le terme de « consul » sur lequel on a tant écrit ne figure pas dans la charte de 1245: ce n’est que plus tard qu’il remplacera celui de « prodome » pour être remplacé à son tour au 18ème siècle par celui « d’échevin ».

1312    A la suppression de l’Ordre des Templiers, la Commanderie de La Marche (fondée probablement entre 1150 et 1204, date de sa première mention dans un document), située au pied du plateau de Charroux, surplombant la voie romaine, « pavé de La Marche », et dont dépend l’église Saint-Jean-Baptiste de Charroux, revient à l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Jérusalem (on peut voir la croix de Malte sur un chapiteau de l’église Saint-Jean-Baptiste). Après les destructions des guerres de religion, ce grand ensemble architectural ne cessera de péricliter, l’église de La Marche tombant « de vétusté au XVIIème siècle » (voir la maquette au musée ainsi que des restes de la rosace). Des cinq églises de Charroux de cette époque (La Marche, Saint-Antoine, Notre-Dame-de-Pitié, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Sébastien) ne subsiste aujourd’hui que Saint-Jean-Baptiste.

1409    Blain Loup constate le mauvais état des ponts-levis et des portes de la ville et exige leur réparation.

1415     La soldatesque et la peste ravagent Charroux depuis 14 ans déjà quand le 11 avril 1415, Jehan 1er, duc de Bourbon,  accorde une remise entière du cens pour l’année 1414, de trois quarts pour 1415, et d’un tiers pour les cinq ans à venir. Dans l’acte est fait mention d’une ville « déshabitée ».

1439 Fondation canonique d’une association de prêtres séculiers appelés « Communalistes » qui desserviront Saint-Jean-Baptiste. Pour y être admis, il fallait être né et « re-né » (baptisé) à Charroux. Cette exigence ne fut pas toujours respectée, mais en règle générale, les membres de l’association se recrutaient dans les grandes familles bourgeoises de Charroux, n’atteignant que rarement un nombre au-dessus de 5. A la Révolution, ils ne seront plus que 3 (sans compter le commandeur de La Marche).

1440    Ralliée au Duc de Bourbon pendant la Praguerie, la ville est mise à sac par l’armée royale.

1447    Sentence qui maintient les habitants de Charroux dans la possession des halles situées devant l’église Saint-Jean-Baptiste et fait défense de les boucher.

1471  Charroux est de nouveau ravagé par la soldatesque, cette fois-là par des troupes du duc de Bourgogne.

1489    Pierre de Beaujeu fait don à la ville du droit de barrage pendant vingt ans pour servir aux réparations à faire aux bâtiments.

1480-1567    Temps de la plus grande prospérité de Charroux. Dans les hautes maisons aux étages desservis par une tour d’escalier, l’art fleurit comme nous savons par les cheminées et sculptures subsistantes.

1568  Une troupe de protestants, commandée par le seigneur Poncenat, après avoir défait l’armée catholique et royale à Cognat, entre Vichy et Gannat, au mois de janvier 1568 met Charroux à feu et à sang.

1576    Huit ans après seulement, Charroux est de nouveau dévasté, cette fois-ci par une troupe de reîtres allemands, commandée par Jean-Casimir, fils de l’Electeur palatin, venu rejoindre le Prince de Condé, chef des protestants français. Sans aller jusqu’à prétendre ce qui a été dit souvent, à savoir que Charroux n’a jamais pu se relever de ces saccages (l’affaire étant beaucoup plus complexe), nous pouvons adhérer au jugement de l’abbé Grégoire qui constate après lecture des registres de délibérations de la fin du 16ème et du début du 17ème siècle que même après la conversion d’Henri IV les souffrances infligées par de la soldatesque de toute sorte, venue piller les faubourgs ou loger dans le bourg et les faubourgs ne furent pas encore terminées. Mais il est vrai que dès lors Charroux n’a plus connu de désastres comparables à ceux des Guerres de Religion.

1595    Les prêtres communalistes écrivent à l’évêque de Clermont pour qu’il les débarrasse d’un prêtre qu’il leur a imposé, moyennant quoi ils continueront de prier pour sa prospérité et santé (la lettre magnifiquement calligraphiée est exposée au musée de Charroux).

1637    Fondation du couvent de religieuses bénédictines dans l’ancienne commanderie de l’Ordre de Saint-Antoine de Viennois. Déjà laissé à l‘abandon à la fin du 16ème siècle par l’ordre des Antonins, le couvent fut repris en 1637 par « Sœur Philippe de Thianges de Manssat, professe de l’abbaye bénédictine de Notre-Dame-de-Charenton », tout en gardant son nom d’origine, Saint-Antoine. Ce couvent, impliqué dans la vie sociale comme l’association des communalistes et voué à l’instruction de la jeunesse féminine charloise, ainsi qu’aux soins aux malades et à la charité pour les nécessiteux, compte une petite douzaine de religieuses au moment de la Révolution de 1789.

1661    Au moyen âge, Charroux faisait partie du duché des Bourbons, qui fut confisqué en 1531 par François Ier avec tous les biens du dernier duc, Charles III dit « le connétable de Bourbon ». Pendant plus d’un siècle, le duché de Bourbonnais devint le domaine des reines douairières, mais il fut échangé par Louis XIV en 1661 contre le duché d’Albret qui appartenait aux princes de Condé. Ceux-ci portèrent dès lors le titre de « duc de Bourbon » et perçurent jusqu’à la Révolution, puis à nouveau sous la Restauration les droits de cens et de rente sur le duché de Bourbonnais et donc aussi sur Charroux, d’où la dénomination de la « Maison du Prince de Condé ».

1663    Un acte notarié parle de « la grande rue commune alant de la porte de l’Orloge au Guichet », ce qui indique que l’horloge de ville a été installée avant cette date dans la Porte d’Occident.

1663-1666    Antoinette Granchamps,  veuve de Michel Colin, est emmenée en 1663, par un prêtre introduit à Charroux comme missionnaire, Blaize Bouchaix, à Gannat chez le notaire Moulhard (alors qu’il y avait au moins une demi-douzaine de notaires royaux à Charroux même) en prétextant que c’est pour doter les pauvres de l’hôpital et la Chapelle de Notre-Dame-de-Pitié, donc l’Eglise, qu’elle doit le faire administrateur de la plus grande partie de ses biens, lui, Blaize Bouchaix, ainsi qu’une jeune veuve, Izabeau Hoyoux, déshéritant ainsi ses véritables héritiers, dont le président du tribunal de Charroux, Jean Bonnelat. C’est, comme à la fin du Tartuffe de Molière (dans la version de 1669, après l’interdiction de 1664, avec l’Exempt du Roi qui vient rendre à Orgon et à sa famille les biens extorqués par Tartuffe), un jugement du Roi qui révoque le 29 octobre 1666 (heureusement Antoinette n’est pas morte avant) cette donation, « comme estant nulle et vitieuse, abusive et contre les bonnes mœurs ». Molière a-t-il été inspiré par cette affaire charloise ?

1698    Lors d’une visite épiscopale, l’évêque constate que dans l’église « une partie de la voûte est abattue, ainsi que la pointe du clocher ». De nombreux documents témoignent de la nécessité de faire des travaux à l’église et des conflits entre Commandeur et Corps commun sur le partage des tâches de restauration du clocher, cause probable de sa forme tronquée actuelle. Jacques Le Vayer indique dans Mémoire de la Généralité de Moulins que Charroux « n’est plus qu’un monceau de pierres ».

1730    La châtellenie de Chantelle cesse de desservir le siège de Charroux. Déclin économique et culturel de Charroux qui a perdu son tribunal.

1735    Libération de la Dame de Chavet par une lettre de Louis XV : „De par le Roi Sa Majesté permet à la Dame de Chavet qui est en conséquance desdits ordres actuellaman détenuë dans le couvant des Religieuses Bénédictines de Charroux, d’en sortir présantaman pour aller demeurer avec son Mary, fait à Versailles, le troisième jour de décembre 1735. Louis. Cette dame noble avait-elle déplu au Roi, ou lui avait-elle trop plu, n’avait pas voulu et/ou ne lui plaisait plus, à moins qu’il ne l’ait exilée sur la demande de son mari par une lettre de cachet!

1742    La voûte de l’église Saint-Jean-Baptiste s’écroule et endommage les mesures qui y sont déposées (et qui faisaient foi depuis le moyen âge, comme le prouve l’inscription murale de l’abbatiale Saint-Léger d’Ebreuil en face du Saint Georges du Maître d’Ebreuil).

1751-1772    Il y a un article « Charroux » (et c’est le Charroux du Bourbonnais et non celui du Poitou !) dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

1766    Le corps commun sous la direction notamment de Gilbert-Antoine Bonnelat, bourgeois, et Charles de Chambeuil, prêtre communaliste, inspiré par les édits Laverdy, entreprend le redressement économique et culturel de Charroux qui passe surtout par la redécouverte du passé de ville franche (la charte de franchises et autres droits et privilèges accordés). Tentative de rétablissement du tribunal et de la police communale (prévôt).

1768    Fin des réparations au clocher de l’église Saint-Jean-Baptiste.

1769    Esprit frondeur des Charlois: des habitants, dont Claude Boiron et Gilbert Malat, se refusent à aller à l’assemblée convoquée pour la corvée royale et demandent qu’on leur porte les ordres du Roi chez eux.

1771    Rétablissement des quatre foires et des marchés de Charroux.

1775    Bouchage de la porte de la tour de l’horloge donnant sur la promenade du chemin de ronde « par laquelle plusieurs particuliers, et notamment les enfants pouvoient aller et venir dans la tour dudit orloge, comme ils ont fait la semenne dernière où ils ont commis mils désordres en y sonnant le tocsin ». 

1777    La foudre frappe le clocher de l’église Saint-Jean-Baptiste.

1789    Le 15 mars, Etienne Bouquerot, avocat en parlement, Jean Delesvaux, bourgeois, Philibert Parton, bourgeois, et Antoine Charles, marchand, élus par les habitants de Charroux, présentent le Livre de doléances charlois à la Sénéchaussée de Moulins.

1790    26 février : par le décret de l’Assemblée Nationale, la province du Bourbonnais cesse d’exister et le département de l’Allier est créé, divisé en sept districts dont celui de Gannat qui comprend entre autres le canton de Charroux. Charroux administrera jusqu’à la suppression du canton environ 4000 habitants. Le 28 février, les habitants de Charroux, réunis dans l’église du Couvent Saint-Antoine, élisent Etienne Bouquerot comme maire à l’unanimité des voix. Intéressante la composition de l’assemblée générale (conseil municipal) : 1er notable Gilbert Pastier, curé de Saint-Sébastien, 2ème Gabriel Ponthenier, apothicaire et chirurgien, 3ème Marien Ravel, curé de Saint-Jean, 4ème Philibert Lesbre (journalier? laboureur?), 5ème Jean Bajaud, huilier, 6ème Michel Descorcière, marchand, 7ème Jean-Baptiste Delan, notaire, 8ème Jacques Collas, serrurier, 9ème Antoine-Marie Poulain, notaire, 10ème Nicolas Parton, secrétaire-greffier, 11ème Gilbert Bon Poulain, marchand, 12ème Antoine Charles, marchand. Comme on peut voir, cette assemblée générale se compose de membres des mêmes familles qui avaient été prééminentes sous l’ancien régime. Abstraction faite du clergé, cette composition sociale reste à peu près inchangée bien que par la suite il y ait des luttes idéologiques à l’intérieur du groupe où – du moins passagèrement – les « bourgeois » de deuxième catégorie (« petits-bourgeois ») se radicalisent et prennent le pouvoir (les frères Poulain, Nicolas Parton, Ponthenier, chirurgien).

1790    La production de la moutarde à Charroux est lancée par les trois frères Poulain. Leur produit était conditionné et commercialisé dans les fameux pots de grès portant l’indication républicaine : « Charroux, département de l’Allier ».

1790    Pour la fête de la Fédération du 14 juillet, les riches de la commune ont invité 320 pauvres ou nécessiteux, et une messe, suivie d’un Te Deum, du psaume Exaudiat et de l’Oremus, a été dite. Après la présentation des armes par la Garde Nationale, récemment fondée et dirigée par Ponthenier, à la Chaume Saint-Antoine aplanie par les citoyens, le cortège est salué par les religieuses bénédictines qui assistent au « serment civique général » pour finir sa marche devant l’hôtel de ville. C’est comme la fête de la Fédération à Paris un « grand moment d’enthousiasme » qui présente la « face lumineuse et fraternelle de la Révolution en marche » (Georges-Henri Soutou).

1790    Le 26 décembre, Bouquerot, nommé juge de paix, démissionne de son poste de maire pour éviter le cumul des mandats. Election de Philibert Delesvaux, notaire et procureur de la commune de Charroux, dans l’église du couvent Saint-Antoine. Delesvaux ayant été élu avec un minimum de voix, début de tensions à l’intérieur de l’assemblée générale.

1791    L’assemblée municipale demande qu’une « grande route venant de Montmaraud qui passeroit par Charroux pour aller à Jenzat » soit construite afin de « désenclaver » Charroux et le canton pour le « Bien général ». Le 2 avril, Gilbert Pastier exige le contrôle des mesures servant au grenier de la dîme du Prince de Condé, soupçonnant qu’elles soient frauduleusement agrandies.
Cela nous permet de dire un mot au sujet du clergé charlois: non seulement tout le clergé, y compris les religieuses, a prêté le serment civique, mais la plupart des prêtres a même officiellement abdiqué plus tard la foi et leur office de prêtre. Evidemment on peut se demander s’ils l’ont fait croyant y être obligés, d’autant plus qu’après l’époque de la terreur plusieurs d’entre eux ont repris les habits. Toujours est-il que la situation à Charroux se signale d’une part par un zèle révolutionnaire tout particulier du clergé (dont notamment Pastier, l’un des plus riches Charlois, ce qui n’a ni empêché son arrestation sur délation ni sa survie: il meurt paisiblement en 1812 après avoir légué une rente aux pauvres de la commune), et d’autre part par une modération des Charlois qui – par exemple dans la Société Populaire – se refusent à plusieurs reprises d’en exclure les prêtres.
Le 12 juillet, huit volontaires se présentent pour « la défense tant intérieure qu’extérieure de l’Etat et le maintien de la constitution ».

1792    Un Arbre de la Liberté est planté sur la Place du Toral ou de la Croix des Bœufs  – mais atteint par la maladie des ormes il a été remplacé en 1989 par le tilleul actuel. Depuis le 18ème siècle, le maire de Charroux offre un « vin républicain » à la population le jour du 14 Juillet. Près de l’Arbre de la Liberté se trouvait toujours la très belle croix biface de 1219, citée dans la Charte de franchises, dont un côté montre le Christ crucifié et l’autre, presque effacée, une Vierge à l’Enfant. Cette croix, brisée en 1793 sur la Chaume Saint-Sébastien, fut redécouverte en 1980, remployée comme pierre de construction dans une cave, et elle est exposée au musée depuis 1982.

1792    Louis Delan élu maire le 9 décembre démissionne tout de suite après. Lui succède Jean-Charles Boirot, dit Boirot-Lacombe (1755-1830), élu le 23 décembre 1792, qui jouera un rôle décisif dans l’histoire moderne de Charroux.

1793    Le 10 mars commence l’affaire des « 21 » volontaires. Chaque commune était tenue de procurer des volontaires au prorata de la population pour l’armée révolutionnaire, celui de Charroux s’élevant à 21. Recrutement et désistement des « volontaires » sont rocambolesques. La municipalité et les habitants essaient d’intégrer les volontaires du 12 juillet 1791 dans le contingent, ce qui est refusé. D’où indignation des Charlois. A peine un des leurs est-il désigné « volontaire » par le sort, qu’il se fait remplacer par un valet ou laboureur des alentours. Finalement des 21 « volontaires » partis pour Gannat, 18 seulement y arrivent. D’où ennuis pour ce maire qui essaie de concilier les exigences du comité révolutionnaire du district de Gannat avec les aspirations moins ardentes de ses citoyens (il lui arrive d’autres aventures du même type dans d’autres domaines comme la nomination d’un canonnier par exemple). Quoi qu’il en soit, Boirot-Lacombe est un maire trop modéré pour certains esprits dont notamment Nicolas Parton, entre-temps devenu juge de paix, ensuite agent national auprès du comité révolutionnaire de Gannat et premier président de la Société populaire de Charroux, fondée le 10 novembre 93.

1794    Dénoncé, Boirot-Lacombe est destitué le 2 février. Les habitants de Charroux réagissent immédiatement par le biais de la Société Populaire qui dans sa séance du 8 février élit le maire destitué comme président tout en dénonçant les intrigues contre Boirot et lui votant la confiance. Cet épisode est caractéristique du rôle étonnant et peut-être pas ordinaire pour un « club révolutionnaire » joué par la Société Populaire de Charroux: elle essaie d’équilibrer les forces et d’éviter des excès de fanatisme (symptomatique: la demande d’expurger la Société d'éléments « contre-révolutionnaires » sera tout simplement « oubliée »), sans qu’on puisse pour autant douter de son engagement civique. Se réunissant dans les églises ou de Saint-Jean ou du Couvent Saint-Antoine où un « Temple de la Raison » fut installé, la Société – par des lectures de journaux et de lois et par des discussions – constituait un centre parfait pour la communication entre les habitants de Charroux sur les événements de la politique internationale, nationale et locale. Son rôle modérateur explique comment malgré les tensions indéniables, les différentes fractions, notamment les modérés autour de Boirot-Lacombe, et « la Montagne » (Nicolas Parton, Gilbert Bon Poulain qui remplaça Boirot comme maire, son frère Marie Antoine Poulain, maire à son tour depuis le 13 mai 1794, et Gabriel Ponthenier), pouvaient encore collaborer et même parfois réunir leurs forces dans des entreprises patriotiques de toute sorte (dons divers pour des entreprises nationales, organisation de la protestation collective contre la suppression des foires et marchés, participation à la plantation de l’arbre de la liberté à la Place de la Croix des Bœufs, aide pour l’instituteur Stenger qui s’installe à Charroux, organisation du travail pour la salpêtrière, surveillance des réquisitions, contribution à la solution du problème des « communaux », voire la « réforme des noms ridicules ... de la féodalité ou de la superstition » tels que Saint-Cyprien en « les Chaluts », Saint-Germain en « Belair », la Rue Saint-Antoine en « Rue de l’Egalité » et la Rue Saint-Sébastien en « Rue du Nord »), mais le grand but ne sera jamais atteint : dans l’impossibilité de réunir les fonds pour l’armement d’un cavalier pour l’armée, on décide finalement le 10 novembre 1794 de donner l’argent récolté pour la construction d'un vaisseau.

1795   
Le 6 avril, Jean-Charles Boirot est de nouveau élu maire. Il fait désarmer Parton, Ponthenier, Gilbert Bon Poulain et Jacques Collas: un chapitre turbulent de l’histoire charloise est clos. Le 22 septembre 1795, la Société Populaire décide sa dissolution selon la loi du 6 fructidor an III.

1806    Contrairement à d'autres communautés taisibles du Bourbonnais (la communauté tacite ou taisible était une association de pauvres rassemblée en un foyer fiscal où chacun travaillait selon ses possibilités et recevait selon ses besoins sous la conduite d’un chef élu et d’une maîtresse élue elle aussi et qui ne devait pas être la femme du chef), celle des Bajauds n’a pas subsisté au 19ème siècle, bien que son nom « pluralisé » soit devenu le toponyme « Rue des Bajauds ». Le 3 septembre 1806, Antoinette Labrosse, veuve de Jean Bajaud (de qui elle a cinq enfants dont un mineur), fait constater la dissolution de la communauté par Philibert Delesvaux, « notaire résident en la Commune de Charroux ». « Les Bajauds » vont donner plus tard deux maires à Charroux: Auguste Bajaud (cultivateur) qui sera maire de 1896 à 1899, relayé par Jean Bajaud (bourrelier), maire de 1899 à 1904, qui cède la place de nouveau à Auguste de 1904 à 1908. Ce n’est pas pour autant la fin de la tradition huilière des Bajauds: le dernier huilier (et bouilleur de cru) de Charroux était « Bajaud-chau-de-maton » qui avait son huilerie … dans la Rue des Bajauds.
1810-1811    Cent enfants de Charroux meurent de la « petite vérole » (c'est-à-dire de la variole).

1821    La Halle est construite en 1821, en dehors de l’enceinte, en travers du fossé remblayé (le curé s’étant opposé au premier projet de construction près de l’église), avec de grandes bornes de pierre pour protéger les piliers de bois. Outre la vente de blé, elle servait pour la vente du petit bois (échalas, pieux, manches de pioche), et pour la loue (c’est-à-dire le recrutement journalier d’ouvriers agricoles). C’est là que, jusqu’au début du 20ème siècle, un étameur s’installait, un jeudi par mois, pour réparer couverts et marmites. Dans le réduit du fond, dit la Grenette, se trouvait la pompe à incendie qu’on peut voir au Musée.

1823    Charroux qui était jusque là partagé entre le diocèse de Clermont (église Saint-Jean Baptiste et toutes les autres églises de Charroux)  et le diocèse de Bourges (église Saint-Sébastien, comme la commune voisine de Naves), dépend dorénavant de l’actuel diocèse de Moulins, correspondant au département de l’Allier, créé en 1823.

1827   
Aménagement par Charles-Antoine Boirot du cours (qui plus tard portera le nom de Cours Boirot-Lacombe) devant le Couvent Saint-Antoine aujourd’hui disparu. La Chaume Saint-Antoine avait été aplanie sous la Révolution, pour servir de cadre à la fête de la Fédération et y faire bénir, en 1790, les armes et le drapeau de la Garde nationale. Le cours où se tenaient marchés et foires était bordé de restaurants et de cafés dont l’un mettait même un jeu de grandes quilles en bois à la disposition de ses clients. Aménagement à la même époque du boulevard de la Chaume du Vent, large avenue bordée de banquettes enherbées et plantées d’arbres.

1831    Naissance de Jean-Baptiste Cailhe (1831-1919) : ébéniste de Charroux, il épousa en 1858 Jeanne-Joséphine, jeune fille de Jenzat (capitale de la vielle), et apprit le métier chez son beau-père Jacques Decante. Devenu luthier, fabricant de vielles, il était célèbre pour la beauté plastique de ses instruments, reconnaissables à la tête de barbu couronné. Son fils Henri Cailhe, né en 1864, devint sculpteur sur bois.

1832-1839    Construction du cimetière en dehors de la ville. Lorsque le cimetière dut être déplacé hors de la ville en 1832 pour des raisons sanitaires, la commune voulut acheter 1000 mètres carrés de terrain à Etienne Bonnelat. Il leur en vendit 766 m2 et leur offrit 23 m2 pour y être enterré avec sa famille. Ce qui fait 789 m2 et renvoie là ainsi à la Révolution de 1789, petite plaisanterie d’Etienne Bonnelat qui adorait les jeux de chiffres et de lettres sur l'Histoire. L’affaire fit grand bruit et remonta jusqu’à Paris, mais en juin 1839 une ordonnance de sa Majesté transmise par le Préfet finit par autoriser cette concession.

1839    Circulaire du préfet pour que, « afin d’établir la régularité dans les heures de départ et d’arrivée des courriers du service des postes »,  l’horloge communale soit réglée selon le « temps moyen et non d’après le temps vrai » en suivant les indications de l’annuaire du bureau des longitudes qui indique le nombre de minutes et de secondes que l’on doit ajouter ou retirer de l’heure marquée par le cadran solaire.

1848-1849    Le Belvédère est construit dans le cadre des Ateliers Nationaux de 1848 et a gardé même après 1852 son Arbre de la Liberté. De là il y a une vue extraordinaire sur les collines qui séparent la vallée de la Sioule de celle de l’Allier à l’est, sur la plaine de Moulins avec au loin Chantelle, sur le Pérou (ou Peyroux), la colline jumelle de la butte de Charroux, mais presque inhabitée. Pourtant rien n’a provoqué autant l’imaginaire charlois que cette colline, sur laquelle, il est vrai, se trouve un mur immense. Un mur aux dimensions inexpliquées traversé par une conduite en chêne, et rien d’autre. La fantaisie (de J. B. Peigue et de l’abbé Mandet par exemple) en a fait une abbaye de bénédictins que les protestants aurait brûlée en 1568. C’est beau, mais ce n’est malheureusement pas vrai, car – comme l’a prouvé Philippe Tiersonnier – il n’y a jamais eu ni monastère ni abbaye sur le Pérou. N’y avait-il donc rien ? Rien? Oui, mais il y a ce mur ... et les traces d’une construction qui indiqueraient selon l’opinion d’archéologues l’existence d’un poste de guetteur de l’ancien castrum.

1849    Sur la demande du « Club démocratique » la municipalité républicaine de Charroux fait construire, au lieu-dit « les abreuvoirs », un grand lavoir couvert, alimenté par les nappes phréatiques qui irriguent aussi les vergers et la maison des tanneurs. La plaque commémorative, enlevée après 1852, a été retrouvée dans les années 1990 dans une cave et est exposée au Musée de Charroux avec les plans du lavoir.

1854    Arrêté du préfet pour la fermeture d’un café cabaret à Charroux où se réunissent tous les joueurs des environs.

1861    Découverte en 1861, dans le « champ des Brûlés », d’objets qui datent de la dernière phase de l’âge de bronze (950 à 750 avant J.-C.), pendeloques, rasoirs, haches, bracelets, aiguilles et surtout la célèbre barque solaire, témoignages de la longue existence de Charroux. Non loin, d’autres champs portent encore aujourd’hui le nom de « Catholicants », ce qui est une déformation populaire, inspirée par les Guerres de religion, de la Côte Alicante; ce nom figurant sur les cartes vient du latin « Elysei Campi », « Champs Elysées », les champs où les (Gallo)-Romains enterraient leurs morts. Des sépultures du Haut moyen âge ont été repérées à proximité: c’est de là que provient le sarcophage mérovingien exposé au Musée de Charroux.

1862    Sous le Second Empire, une nouvelle mairie et une école de filles furent installées dans une vaste maison bourgeoise du milieu du 19ème siècle, achetée par la commune, en 1862, à la famille Ponthenier : c’est toujours là que se trouve la mairie et l’école. Dans l’ancienne mairie fut aménagée l’école de garçons. La même année la commune décide d’acheter une maison derrière l’église pour y installer le presbytère : l’achat sera réalisé en 1866.

1861-1866
    Surnommée la mère Bonaparte ou Badinguette, la restauratrice Françoise Barnier tenait l’Hôtel du Commerce, rue de l’Horloge, et tirait son surnom des visites que faisait l’empereur Napoléon III en cure à Vichy à son établissement réputé pour sa cuisine et la belle chambre à baldaquin où il se retirait en galante compagnie. Comme le disait Simone Pallot, descendante de la mère Bonaparte : « il aimait le poulet de ma bonne grand-mère et les jolies poulettes de Charroux ».

1876    Début des travaux d’installation de l’éclairage de ville électrique. Celui-ci sera terminé en 1935.

1875    L’école de garçons est aménagée dans l’ancienne maison commune, rue de l’Auditoire.

1877    Arrêté interdisant aux coquetiers d’acheter beurre, œufs et volailles avant onze heures du matin (afin de les empêcher d’acheter leur marchandise aux vendeurs avant leur entrée dans la ville pour le marché et de les revendre plus cher).

1881    La municipalité s’engage pour l’établissement d’une ligne de chemin de fer économique qui passe par Charroux et pour la construction de la gare. Achat et échange de terrains pour aménager la route (chemin de grande communication N°35) qui y conduit, plantée d’arbres pour abriter les voyageurs du soleil et de la pluie. La gare fonctionna jusqu’en 1938.
1882    Création par Paul Bert des « bataillons scolaires » pour pratiquer l’exercice militaire avec des fusils de bois et de petites gibecières en toile que l’on peut voir au Musée de Charroux et de son Canton.

1888    Le nombre d’élèves augmentant, construction devant le champ de foire de la nouvelle école de garçons (à présent transformée en appartements que la commune loue).

1890    Projet d’installer la sacristie dans le presbytère et de relier celui-ci à l’église par un couloir.

1892    Installation du poids public, témoignage de l’activité économique de Charroux. Il a été sauvé de la démolition par l’Amicale des Monuments Historiques, fondée en 1972.

1897    Un orage de grêle avec des grêlons de 175 grammes détruit de nombreuses toitures. 

1899    Erection de la Croix Saint-Urbain. L’importante croix en fer forgé implantée sans doute sur l’emplacement d’une des Croix citées dans la Charte de Franchises, porte le nom du pape Urbain II. Ce pape, dit-on, passa par Charroux en allant prêcher en 1095 la première croisade au concile de Clermont. Il aurait consacré à cette occasion l’église de Charroux.

1910    A la fin du 19ème siècle et au début du 20ème Charroux comptait de nombreux artisans et commerçants, certains réputés, comme Gilbert dit Pipier, qui a fait les grilles de Saint-Séverin à Paris. La photographie d’habitants de la rue de l’Horloge, prise en 1910 devant le café-épicerie Portier et exposée au Musée, en montre quelques uns : chacun porte les instruments de son métier, la bouchère ses couteaux, l’apiculteur son racloir avec la ruche à ses pieds, le coiffeur son peigne dans les cheveux, l’aubergiste la bouteille, les journaliers leur pelle ou bêche, le cordonnier sa forme, la dentellière son carreau etc.

1911    Mort du jeune Portier (qu’on voit sur la photographie de 1910), apiculteur, épicier et dernier moutardier de Charroux jusqu’à la reprise de la production par Claude et Simone Maenner dans les années 1990.

1912-1913    Inscription de l’église Saint-Jean-Baptiste sur la liste des Monuments Historiques, puis classement, réclamé depuis … 1852 !

1913    Achat d’une nouvelle horloge pour la Porte de l’Horloge.

1914-1918    Trente-huit Charlois sont tués à la guerre, parmi eux Raoul Defournoux dont la correspondance de guerre et l’histoire de sa disparition en mars 1918 sont exposées au Musée. Le frère de Raoul, Louis Defournoux, avocat à Cusset jusqu’en 1926, sera maire de Charroux de 1927 à 1958.

1914-1918    Il y a des prisonniers allemands employés aux travaux des champs à Charroux, parmi eux Franz que l’on appelle François et que l’on peut voir sur une photographie au musée.

1916    L’ancien presbytère situé rue de l’Horloge est mis après travaux à la disposition de l’administration des postes à la place du bâtiment au pied de la Porte de l’Horloge.

1922    Erection du monument aux morts commémorant la guerre de 14-18.

1920    Charroux cesse d’être une ville, mais compte encore de nombreux restaurants et commerces. En 1970 encore il y avait deux hôtels-restaurants tenus par Simone Pallot et Janine Bernard, trois épiceries-merceries, deux boucheries, une boulangerie-pâtisserie – cette dernière est la seule à subsister encore avec, outre des spécialités comme le pain à la moutarde, les meringues aux pralines ou les pavés charlois, des rayons épicerie, droguerie et produits régionaux.

1929 Inscription à l’inventaire de la Porte d’Orient et de la Porte d’Occident.

1933    Remplacement des cadrans de l’horloge : la commune en achète de nouveaux chez M. Roure à Clermont-Ferrand.

1936    La salle de l’école de garçons désaffectée en 1904 sert de salle de cinéma.

1936    La toiture de la Halle est réparée.

1939-1945    De nombreux Charlois mobilisés se retrouvent prisonniers après l’armistice et passent cinq années dans des Stalags (comme Fernand Mathieu dont la correspondance de guerre a été étudiée et mise en valeur par un chercheur catalan, Josep Murla), les plus chanceux travaillent dans des fermes ou de petites entreprises et y entretiendront parfois des contacts après la guerre (Jean Mounin par exemple conservait dans son portefeuille des photographies de la fermière et de ses filles, Edmond Vincent se souvenait de la boulangère qui l’avait défendu contre un SS ou du professeur de Hanovre qui lui offrait un cognac chaque fois qu’il venait lui livrer son charbon), tandis que d’autres comme Fernand Robert souffriront dans des familles nazies. Certains jeunes Charlois échappent au S.T.O. en prenant le maquis. Trois Charlois seront tués, Aimé Lachaud, André Boudard et Maxime Lesbre.

1959    Election de Jean Daubanay qui devient maire de Charroux à 26 ans, succédant à Louis Defournoux.

1961    Sauvegarde des deux portails monumentaux de la rue de la Poulaillerie et achat du bâtiment destiné à devenir musée. 

1963    Construction du château d’eau et du réseau d’eau courante, alimenté par la source du Puy de la Louchadière.

1967    Publication de la brochure (rédigée par Jean Ducloux et Jean Daubanay) intitulée De sinople à char d’argent, telles sont les armes de Charroux. Malgré des inexactitudes, cette brochure marque un tournant décisif pour l’avenir de Charroux en visant à soutenir le développement économique et touristique de Charroux en s’appuyant sur son passé historique.

1972    Fondation de l’Amicale des monuments historiques et des sites de Charroux qui chaque année organise avec de nombreux bénévoles une fête (à présent Fête Artistes et artisans le premier dimanche d’août) dont les bénéfices sont destinés à la restauration de bâtiments communaux (tour de défense, muraille, bâtiment et portails du Musée, vitraux et portails de l’église, four à chaux, lavoirs, puits, et bien d’autres). Elle mettra aussi le magasin au rez-de-chaussée de son siège à la disposition d’artisans d’art, initiative qui entraînera d’autres installations dans Charroux.

1975    Célébration du centenaire de la Société musicale de Charroux avec le rassemblement festif de dizaines de Fanfares venues de toute la France. Cette Société musicale de Charroux, dirigée alors par André Laville, cessera à la fin des années 80 son activité, dont témoignent les bannières, les instruments, les photographies et les documents exposés au musée.

1977    A la suite de la parution du livre Les plus beaux villages de France (Sélection du Reader’s Digest) où figure Charroux, sera fondée un peu plus tard, sous l’impulsion du maire de Collonges-la- Rouge, l’Association des plus beaux villages de France.

1977-1983    Charroux est sélectionné par le département de l’Allier pour l’ « opération village » inscrite dans le programme du VIIème Plan national de modernisation et d’équipement (pavage des ruelles, participation à l’assainissement et aménagement du bâtiment du Musée).

1980    Fondation du Club Sportif Charlois. Les équipes de foot A et B de Charroux, outre les matchs de foot dans le district de l’Allier, participent aussi aux rencontres de foot de l’Association des plus beaux villages de France qui ont lieu chaque année dans un village membre différent. Et tous les ans le Club sportif charlois organise un méchoui sur le stade.

1980     L’inventaire photographique des cheminées de Charroux, fait par Michael Nerlich (professeur à l’Université Technique de Berlin et habitant de Charroux) à la suite de la demande en 1974 du maire de Charroux, Jean Daubanay, de se charger de la création du musée dans le bâtiment acquis à cette fin dans les années 1960 par la commune, est présenté en décembre à Berlin en présence du successeur de Jean Daubanay, M. Jean-Claude Robert et de son épouse, dans le cadre de l’année du Patrimoine. L’exposition chronologique de ces cheminées parfois monumentales du 13ème au 19ème siècle, rend l’histoire de Charroux visible et montre que c’était une ville.

1981    Les rues du centre bourg jusque là en terre blanche sont goudronnées et munies d’un fossé central pavé. Sont également pavés le passage qui part de la rue de l’Horloge sous la « maison des consuls » et le chemin qui passe sous la Porte d’Orient (le pavage des caniveaux de la Porte d’Orient et celui de la rue de la Poulaillerie sont d’origine). 

1982    En 1982 inauguration du Musée de Charroux et de son canton dont l’installation et la direction furent confiées par le maire de Charroux, Jean Daubanay, ainsi que par son successeur, Jean-Claude Robert, à Michael Nerlich. Parti de trois salles en 1982, le Musée d’histoire de la ville n’a depuis cessé de s’agrandir, de s’enrichir et de se transformer avec le soutien et les dons des habitants de Charroux et de l’Association du Musée de Charroux et de son Canton fondée en 1982 qui gèrera le musée jusqu’en 2000.
L’Association du Musée de Charroux et de son Canton organise dès 1982 les premières visites historiques de la ville et publie en 1987 un guide Charroux en Bourbonnais Promenade dans le passé présent. Dans le cadre d’un projet Leader+ elle achète les appareils, rédige les textes et fait enregistrer des audio-guides pour la visite individuelle du Musée et celle de la ville. Entre temps une convention tripartite (Association, Commune et Communauté de communes en Pays Saint-Pourcinois) règle la gestion du Musée, et une antenne de l’Office de tourisme en pays saint-pourcinois a été aménagée à l’entrée du Musée.

1982-1983    Inventaire des milliers de documents découverts en tas dans les combles de la mairie et installation au grenier de deux salles d’archives provisoires qui permet l’obtention de la dérogation au dépôt dans les Archives départementales, avec la nomination de Michael Nerlich comme archiviste bénévole par le Préfet de l’Allier.

1984    Les Cahiers Bourbonnais fondés en 1957 par Marcel Génermont sont repris à la mort de celui-ci par Jean-Pierre Petit qui installe les éditions des Cahiers Bourbonnais à Charroux en face de l’église Saint-Jean-Baptiste.

1986    Installation de l’atelier du Luthier Cailhe-Decante au Musée grâce au don de tous ses instruments et de son établi par Léonce Bardet, ainsi que l’achat par l’Association du musée d’une « forme » et celui d’une vielle Cailhe-Decante par la municipalité grâce à un don anonyme en faveur du musée.

1987    Charroux (qui figurait déjà dans le livre Les plus beaux villages de France paru en 1977) adhère à l’Association des plus beaux villages de France - par erreur c’est un autre Charroux qui avait d’abord été contacté par l’association, d’où cette adhésion retardée.

1987    Le Musée de Charroux et de son Canton reçoit le Prix Chefs d’œuvre en péril attribué par Antenne 2. Après le tournage d’un film sur le musée en octobre à Charroux par Pierre de Lagarde, le prix sera remis en décembre au Théâtre de l’Empire.

1988    Installation au musée de la salle consacrée à la Révolution française et colloque international tenu à Charroux dans le cadre du Bicentenaire de la Révolution française : La petite ville sous la Révolution, suivi de la publication des actes et des Procès-verbaux de la Société Populaire de Charroux d’Allier (5 brumaire an II – 20 floréal an IV).

1989    Première brocante de Charroux organisée par la municipalité dirigée par Jean-Claude Robert avec l’aide de nombreux bénévoles. Ce rendez-vous du dernier dimanche d’avril va devenir un grand succès au cours des années suivantes avec plus de 400 exposants et des milliers de visiteurs, recréant l’atmosphère des foires d’autrefois dans toutes les rues de la cité.

1990    Inauguration du Stade Pacaud-Bajaud (du nom des grands-parents de Madame Lucas, la donatrice des bâtiments et de la plus grande partie du terrain).
1991-1992 Transfert avec le mécénat de l’entreprise Schering et l’aide de l’Ambassade de France du matériel de la moutarderie Biedermann-Drewig de Berlin à Charroux et installation de la moutarderie et huilerie de Claude et Simone Maenner dans un bâtiment, ancien abattoir de volailles installé dans la fortification, acquis par la commune et partagé entre l’atelier des huiles et moutardes et la deuxième partie du Musée de Charroux et de son canton, consacrée au 19ème et 20ème siècle, avec un retour aux origines dans la tour de défense dégagée. C’est le premier établissement artisanal dont l’installation sera suivie par celle de nombreux autres commerces, salons de thé ou ateliers d’artisans, pérennes ou non, attirés par le développement touristique de Charroux – qui se traduit aussi par l’ouverture de chambres d’hôtes et de gîtes.

1991    Attribution du Prix Emile Mâle au Musée de Charroux et de son Canton dont la suite de l’installation dans le deuxième bâtiment est en cours.

1992 Première étude des puits de Charroux par une équipe d’hydrogéologues de l’Université technique de Berlin, qui aboutit à la publication de l’ouvrage de Michael Baltruschat : Hydrogeologische Untersuchung der Brunnen von Charroux d’Allier (Zentralfrankreich), Berlin 1994.

1994 Valérie Saignie, après un beau parcours chez des chefs étoilés, ouvre à Charroux son restaurant, La ferme Saint-Sébastien.

1995 Fête des 750 ans de la Charte de franchises de Charroux avec l’inauguration du second bâtiment du Musée de Charroux et de son Canton et la publication de la Charte de franchises de 1245 en version originale et traduction en français moderne.

1997    Charroux entre dans le programme régional « Cités auvergnates de caractère » (traitement esthétique des réseaux et de l’éclairage public, requalification du bâti existant, mise en lumière du patrimoine, amélioration de l’accueil).

1997    Fondation de l’Association Musica sous l’impulsion de Francis Boudart qui permet d’assurer des cours de musique sur divers instruments pour les enfants et les adultes de Charroux et pendant quelques années d’y organiser concerts et fêtes de la musique.

1998    Suzy Thys et Albert Knauer (Le relais d’Orient) organisent avec l’association La Charte des expositions d’artistes et l’accueil chaque année au mois d’août d’un concert du Festival baroque d’Auvergne dans l’église Saint-Jean-Baptiste.

1999    Création par Florent Dolidon du site internet consacré à Charroux sous tous ses aspects, Charroux.com, site qui se transforme et se perfectionne, en offrant, outre la présentation de Charroux et des informations pratiques, des galeries de photographies originales ou historiques sur Charroux.

2003 Fondation de l’Association des amis de Charroux qui rassemble en particulier les artisans et commerçants de Charroux et organise (avec le soutien du Club sportif charlois, des parents d’élèves et autres bénévoles) sur deux jours un Marché de Noël qui ajoute à son offre gastronomique et artisanale le fameux défilé des santons et la crèche vivante, puis crée en 2006 une Fête de la soupe (servie dans des bols confectionnés par des artisans charlois) qui a lieu le premier samedi de novembre.

2004    Ouverture dans la rue de l’Horloge de la « Maison des Horloges » où sur trois niveaux Daniel Fonlupt présente sa riche collection de mécanismes d’horloges d’édifices du 16ème au 19ème siècle et d’horloges domestiques qu’il a rassemblés et restaurés.

2004    Un circuit touristique en voiture à cheval dans Charroux est créé par Jean-Paul Loubat (déjà installé avec d’autres artisans au rez-de-chaussée de la Tour de la Prison pour son travail du bois) avec l’aide de l’Association Val de Sioule Forterre dans le programme Leader+.

2005-2006    La municipalité de Charroux constitue un groupe de travail qui se réunit régulièrement pour participer à l’étude préalable à l’établissement d’une Z.P.P.A.U.P. (Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager) dont est chargé M. Bernard Wagon.

2006 L’Association des plus beaux villages de France tient en avril son assemblée générale à Charroux : 78 des 148 villages membres sont représentés par leur maire. L’Association prône un développement durable de ces territoires ruraux « qui ont encore un rôle à jouer dans notre pays » à travers la préservation du patrimoine et une économie touristique de qualité.

2007-2008 A la suite de la Z.P.P.A.U.P. (qui protège le patrimoine et l’esthétique de la commune) la municipalité de Charroux (sous la direction de M. Jean-Claude Robert, puis de M. Jacques Gilibert) constitue un groupe de travail pour participer à l’élaboration du projet de P.L.U. (Plan local d’urbanisme, qui institue un droit des sols adapté à la commune) établi par M. Bernard Wagon.

2008 Création par Jean-Marc Robert d’une bourse d’échanges d’objets fabriqués par les poilus dans les tranchées (1914-1918) qui a lieu tous les ans au mois de juin.

2009    En juin inauguration par le maire, M. Jacques Gilibert, du nouveau local de l’Antenne de l’Office de tourisme en Pays Saint-Pourcinois, installé à l’entrée du Musée et tenu par Stéphanne Meunier et Denise Chenal, à la suite de la rénovation du Musée (signalétique, maquettes, audio-guides, inventaire) opérée par l’Association du musée de Charroux et de son canton dans le cadre du programme européen Leader+ de l’Association Val de Sioule Forterre.

2009 Présentation en décembre dans la salle d’animation de Charroux du livre de Guy Leduc, préfacé par les deux maires, Jacques Gilibert et Jean-Claude Robert : Charroux – la ville médiévale retrouvée, entre Saint-Pourçain-sur-Sioule et Gannat. Ce livre obtiendra le Prix Allen l’année suivante.

2010    Logés par la municipalité à l’école, deux étudiants de l’Institut d’hydrogéologie du Professeur Uwe Tröger de l’Université technique de Berlin engagent en été une nouvelle étude sur les puits de Charroux. Rencontre de leur professeur Uwe Troeger avec le maire de Charroux, Jacques Gilibert. Leurs travaux (Novid Ghassemi Tabrizi : Die hydrogeologischen Verhältnisse in Charroux d’Allier – Frankreich TU Berlin 2011, et Konstantin Scheihing : Hydrogeologiseche-hydrogeochemische Grundwasserverhältnisse von Charroux-Allier (Zentralfrankreich), TU Berlin

2011) sont remis à la mairie en 2011, ainsi que des fiches individuelles en français sur chaque puits analysé à destination des propriétaires.

2010    L’Association du Musée de Charroux et de son canton organise avec l’Antenne touristique le premier concert dans le cadre du Festival des Monts de la Madeleine, initiative qui se poursuit en 2011.

2010    Création sous l’impulsion de Sylviane Meunier de la section yoga de l’Association des amis de Charroux qui rencontre un grand succès, puisque l’enseignante de yoga, Martine Blin, doit programmer deux cours pour accueillir tou(te)s les intéressé(e)s dans la salle du Stade.

2011    Le projet de parachèvement du Musée de Charroux (conçu par Michael Nerlich et l’Association du Musée de Charroux et de son canton et présenté par la municipalité dans le cadre du projet de Pôle d’excellence rurale développé par la Communauté de communes en Pays Saint-Pourcinois) a été retenu.

2011 Exposition par Josep Murla, chercheur catalan, de la correspondance de guerre du Charlois Fernand Mathieu, sous le titre Dossier Mathieu, un devoir de mémoire, à Sant Feliu de Guixols (Catalogne, Espagne) et à Céret (France). Edith Mathieu, née Guillaumet, sa femme, avait donné au Musée de Charroux le « travail » de la forge de son père et de son mari pour en conserver la mémoire.  

2011    Le Contrat communal d’aménagement du bourg a reçu l’accord de subvention de l’Etat et du Conseil général.

2011 Parution de la nouvelle édition de Charroux en Bourbonnais -  Promenade dans le passé présent, Editions de l’Association du Musée de Charroux et de son Canton : cette cinquième édition du guide historique et touristique de Charroux, revue et augmentée, comporte 71 illustrations dont 18 en couleur.

2011    Installation d’une nouvelle station d’épuration à roseaux sur la pente nord du plateau de Charroux.

© E. S. reproduction interdite.

A découvrir

Propriété intellectuelle

Les éléments figurant sur Charroux.com sont protégés par le Code de la Propriété Intellectuelle et l’article L. 353-3 du CPI. Toute copie ou reproduction/imitation d’un ou plusieurs de ces éléments sans notre accord écrit, daté et signé sont interdites.

Contact

Mentions légales

  • Directeur de la publication :
    Florent Dolidon

  • Conception et réalisation Doolix +

  • Hébergement Ovh